Le management de transition s’affirme comme une tendance forte à l’échelle internationale, permettant aux entreprises de répondre rapidement et efficacement à des défis variés. Portons un regard sur la manière dont ce phénomène se manifeste dans différentes parties du monde.
En France
La montée du management de transition en France est manifeste. Symbolisée par des acteurs de renom comme Valtus, cette progression trouve son écho dans l’Enquête Annuelle INIMA 2022¹, qui met en lumière l’évolution rapide de ce secteur. Pour mieux cerner cette progression, il suffit de se pencher sur les chiffres : en 2019, le marché s’élevait à 440 millions d’euros, comparé aux 300 millions de 2016.
L’intérêt croissant pour le management de transition dans l’Hexagone s’explique en partie par l’histoire économique récente de la France. En effet, suite à la crise économique de 2008, de nombreuses entreprises françaises ont revu leurs structures, optant pour des modèles plus souples et réactifs. Mais cette transformation n’a pas été sans heurts. Elle a créé un manque en termes de compétences pour diriger des projets clés, d’où l’appel grandissant au management de transition. Si la pandémie de Covid-19 a marqué une pause, en raison des soutiens gouvernementaux, la demande rebondit aujourd’hui, notamment pour des entreprises nécessitant un second souffle après avoir épuisé leurs aides.
Valtus, figure emblématique du marché français et leader européen du management de transition, s’est adaptée à ces besoins fluctuants. Collaborant principalement avec des entreprises de taille intermédiaire, Valtus a vu son spectre d’intervention s’élargir, de la gestion et la finance, vers des domaines comme l’IT, le marketing, le juridique, entre autres. La mission de l’entreprise est claire : être le partenaire privilégié des entreprises pendant leurs phases de transformation.
Le visage du manager de transition a également évolué. Il attire maintenant une population plus jeune, notamment les quadragénaires. Si 30 % des managers de transition sont des femmes², les changements en cours montrent une féminisation progressive du métier, avec 40 % de femmes managers de transition chez les moins de 40 ans² .
Les raisons poussant les entreprises à se tourner vers le management de transition sont variées. Qu’il s’agisse de répondre à une situation d’urgence managériale ou de piloter des transformations majeures, le besoin est réel. Les répercussions de la pandémie, combinées à une économie résiliente et à un marché de l’emploi tendu ont consolidé ce modèle de travail en France.
Malgré l’optimisme, le secteur présente certains défis. La concurrence s’intensifie avec une multiplication des acteurs et des sociétés de recrutement élargissant leur offre. Les spécialistes du management de transition comme Valtus misent sur leur expertise approfondie, leur qualité de service et leur portée internationale pour se démarquer.
Pour en savoir plus sur le management de transition en France, découvrez les résultats du Baromètre France Transition 2022².
Dans les Pays du Benelux
Les Pays du Benelux, et en particulier les Pays-Bas, sont reconnus comme étant au cœur de l’évolution du management de transition. Cette région, connue pour son dynamisme économique, a rapidement saisi la valeur importante du management de transition, qui offre aux entreprises une réponse agile et adaptée à leurs enjeux régionaux.
Aujourd’hui, face aux défis posés par la digitalisation et les mutations technologiques, une part croissante des organisations du Benelux se trouvent à un tournant stratégique. C’est dans ce contexte que la figure du manager de transition s’affirme comme une réponse pertinente. En effet, alors que le monde professionnel tend vers une flexibilité accrue, de nombreux experts se tournent vers cette voie, augmentant ainsi la disponibilité et la demande de compétences diverses.
Le management de transition offre, aux entreprises de toutes les tailles, des compétences externes intéressantes. Parmi les domaines d’expertise plébiscités, on retrouve la finance, les ressources humaines, le marketing, mais aussi la conduite du changement et les secteurs plus techniques. La montée en puissance du numérique a notamment renforcé le besoin de managers capables de piloter des transformations dans ce domaine. En outre, l’après-Covid-19 a vu une augmentation des professionnels recherchant des défis renouvelés, cherchant à combiner sens du travail et flexibilité.
Diverses solutions sont proposées aux entreprises du Benelux. On note, par exemple, les missions « Best Practice », visant à optimiser les ressources et à maximiser les performances actuelles des entreprises. Les missions de développement stratégique, quant à elles, visent à ouvrir de nouveaux horizons aux entreprises dont la croissance semble plafonner avec leur modèle actuel. Enfin, dans un contexte où certains produits ou services tendent à se banaliser, les missions de transformation permettent de repenser profondément l’offre pour y intégrer davantage de valeur ajoutée et répondre au mieux aux attentes des clients, en pleine mutation.
Le Benelux se positionne résolument comme un terrain fertile pour le management de transition. Cette approche moderne de la gestion des compétences et des projets répond parfaitement aux défis et aux opportunités du monde entrepreneurial de cette région du monde.
En Italie
En Italie, le marché du management de transition a subi des transformations notables au cours des cinq dernières années. La pandémie et la guerre en Ukraine ont joué un rôle clé, mettant en lumière des faiblesses structurelles au sein de nombreuses entreprises italiennes. Ces vulnérabilités ont mis en exergue la capacité limitée des entreprises à réagir. En réponse, le gouvernement italien a mis en place des mesures pour les aider à naviguer à travers cette crise, offrant des outils destinés à anticiper et à prévenir de telles situations à l’avenir.
L’augmentation de la complexité des marchés mondiaux a entraîné une demande croissante pour des compétences de haut niveau, essentiellement dans le secteur privé, qui domine le marché italien du management de transition (98 %)³. En Italie, la majeure partie des missions concernent la restructuration industrielle, la maîtrise en finance d’entreprise, et une forte connaissance des lois relatives aux faillites. Ce modèle privilégie la capacité de choisir les managers aptes à intervenir durant des périodes délicates, tout en collaborant avec d’autres experts pour établir des business plans solides. Le soutien des parties prenantes s’avère essentiel pour mener une restructuration.
Les entreprises italiennes ont le plus souvent recours au management de transition dans le cadre de missions de redressement, de restructuration, de réorganisation, d’amélioration de la performance et de recherche de partenaires industriels et/ou financiers pour soutenir leur croissance.
La transmission de compétences entre les générations, les négociations dans les processus de fusion-acquisition (en plein essor) et l’internationalisation sont autant de défis auxquels les entreprises italiennes font face³.
En Italie, un manager de transition performant fait valoir son expertise industrielle ou fonctionnelle. Toutefois, au-delà de ces compétences techniques, l’importance des aptitudes interpersonnelles, telles que le leadership, la résilience et la collaboration, est cruciale pour naviguer dans des environnements en mutation.
En Espagne
En Espagne, le management de transition est souvent perçu comme une solution temporaire pour pourvoir un poste vacant. Cette perception est alimentée par deux facteurs principaux : une méconnaissance de la valeur réelle que ces professionnels peuvent apporter à une organisation et l’image d’un service onéreux. Toutefois, malgré un marché du management de transition encore modeste, l’Espagne connaît une croissance rapide dans ce domaine, particulièrement depuis la crise de la Covid-19. Les faits indiquent une adoption accrue du management de transition dans les années à venir, prenant exemple sur des pays voisins tels que la France, l’Allemagne ou les Pays-Bas.
Durant la pandémie, les missions des managers de transition en Espagne étaient principalement axées sur la gestion de crise, la restructuration financière et l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement. Depuis trois ans, la typologie des missions évolue progressivement, avec un intérêt croissant pour la transformation digitale des entreprises et leur croissance, en réponse à un marché mondial en amélioration et à l’intégration de technologies novatrices.
Le recours au management de transition en Espagne s’avère particulièrement pertinent dans de multiples situations : gestion de crises, transformations profondes de l’organisation, professionnalisation des entreprises familiales, préparation à la transmission entre générations, stratégies de transformation digitale ou encore intervention temporaire sur postes clés. Les managers de transition apportent également leur expertise en cas de création et de développement de nouveaux modèles d’affaires, d’exploration de marchés de niche, d’internationalisation, ou encore de consolidation des startups.
L’horizon du management de transition en Espagne est prometteur. Bien que le concept en soit à ses balbutiements dans le pays, le potentiel de croissance est colossal. Les entreprises espagnoles commencent à reconnaître la valeur ajoutée et le rôle essentiel que les dirigeants de transition peuvent jouer dans la résolution de défis majeurs.
Dans les pays nordiques
Dans les pays nordiques, le marché du management de transition connaît une croissance remarquable, s’élevant à 10 %, voire 15 % par an. Cette progression s’explique en grande partie par la reconnaissance des avantages que les managers de transition apportent aux entreprises. De plus, les missions se diversifient avec notamment davantage de missions de transformation.
Plusieurs éléments peuvent expliquer cette effervescence. D’une part, on note l’émergence de nouveaux propriétaires actifs, comme les sociétés de capital-investissement et les family offices. Ces derniers recherchent des approches flexibles pour concrétiser leurs aspirations. D’autre part, les délais de recrutement, notamment pour les postes de cadres supérieurs, peuvent atteindre une année, poussant les entreprises à se tourner vers des alternatives plus réactives. La solution ? Des cadres chevronnés qui, avec leur bagage riche, préfèrent aujourd’hui les missions de transition plutôt que le conseil traditionnel. Ces mêmes cadres cherchent également de nouvelles formes d’engagement professionnel.
L’évolution du marché du management de transition ne se fait cependant pas de manière uniforme dans les pays nordiques. En Finlande, par exemple, le concept de management de transition était quasi-absent il y a dix ans. Aujourd’hui, le marché finlandais est en plein essor. Quant à la Norvège, après un coup d’arrêt dû à la pandémie, le rebond est notable.
Alors que par le passé, les cabinets de conseil étaient les interlocuteurs privilégiés pour les challenges stratégiques, le management de transition s’impose aujourd’hui comme la solution de choix pour matérialiser des visions stratégiques. Des acteurs spécialisés, à l’image de Nordic Interim³, tirent ainsi leur épingle du jeu.
L’éventail des missions confiées aux managers de transition est, lui aussi, riche et varié. En Suède, par exemple, l’accent est mis sur des fonctions de CEO, Business Unit Manager et Project Management Officer. Le Danemark valorise des profils financiers et supply chain ; la Norvège se concentre sur les fonctions de CEO et CFO, et en Finlande, l’ère est à la transformation digitale.
Parmi les fervents utilisateurs de ces services dans les pays nordiques, on retrouve les sociétés de capital privé, les multinationales et les organismes publics.
Auparavant méconnu dans les pays nordiques, le management de transition s’établit aujourd’hui comme un pilier incontournable. Le véritable challenge se situe désormais dans la capacité à offrir des solutions toujours plus pointues et adaptées aux besoins spécifiques des entreprises.
En Amérique latine
Depuis une décennie, l’Amérique latine connaît une transformation significative dans le domaine du management de transition. Initialement établis au Brésil, certains acteurs ont renforcé leurs collaborations en Colombie et envisagent de s’étendre vers des territoires comme l’Argentine.
Le marché du travail dans cette région du monde a vu une demande grandissante pour les managers de transition, stimulée par les avancées technologiques et les fluctuations économiques. La tendance à s’appuyer temporairement sur des experts externes prend de l’ampleur, particulièrement depuis la pandémie de Covid-19.
Face à cette demande croissante, de nombreuses sociétés spécialisées dans le recrutement de cadres ont élargi leur champ d’action pour englober le management de transition, intensifiant ainsi la concurrence. Cette tendance met en lumière l’importance grandissante de la flexibilité organisationnelle en Amérique latine, similaire à d’autres continents.
Les entreprises de la région, qui se sont longtemps concentrées sur la valorisation des talents internes, commencent à ouvrir leurs portes à des experts externes, notamment pour piloter des projets d’envergure. Cette évolution s’accompagne d’une volonté de structurer le travail autour de missions bien définies, souvent à court terme.
Les postes de haut niveau tels que CEO, CFO, DRH ou Directeur Supply Chain sont parmi les plus recherchés. La plupart de ces demandes émanent de secteurs comme la production, la technologie et le transport/logistique. De plus, les missions transfrontalières gagnent en popularité, témoignant d’une collaboration croissante entre les pays.
Chaque marché, le Brésil, la Colombie ou encore l’Argentine, présente ses particularités. C’est pourquoi il est essentiel pour les entreprises de collaborer avec des partenaires locaux qui comprennent en profondeur la culture et la langue. Ces partenariats favorisent une approche client plus personnalisée et renforcent la crédibilité de l’offre.
Le secteur du management de transition en Amérique latine est en pleine effervescence. Les entreprises actives dans cette région jouent un rôle déterminant, en s’adaptant constamment aux besoins spécifiques de chaque pays.
Sources :
¹ Rapport INIMA 2022
² Baromètre France Transition S1-2023
³ Nordic Interim
