Femmes dans la finance : où en est-on aujourd’hui ?

Valtus - Femmes dans la finance où en est-on aujourd’hui
07 Oct 2024

 

Dans l’univers de la finance, la question de la parité hommes-femmes reste un sujet central et d’actualité. Si l’on observe des évolutions et des progrès notoires, les femmes continuent de faire face à de nombreux défis pour atteindre les postes de décision. Coup de projecteur sur la place des femmes dans la finance à l’heure actuelle.

 

Femmes décisionnaires dans la finance : un état des lieux

En France

En France, les femmes représentent 30 % des décisionnaires dans le secteur de la finance. Dans le cadre de sa nouvelle newsletter « Ambitions » destinée aux jeunes femmes souhaitant faire carrière dans la finance, l’Agefi dévoile les chiffres suivants :

Représentation des femmes dans la finance
En France, voici la représentation des femmes décisionnaires dans le secteur financier, tous secteurs d’activité confondus :

  • Banques privées, Family Office, CGP et CIF : 30 %
  • Banques commerciales, de réseau et de détail, banques mutualistes, caisses d’épargne et crédits spécialisés : 31 %
  • Banques d’affaires, BFI, cabinets de fusions-acquisitions, entreprises d’investissement : 17 %
  • Assurance et courtage en assurance : 34 %
  • Gestion d’actifs (hors non coté) : 39 %
  • Gestion d’actifs non cotés (capital investissement, immobilier, infrastructures) : 39 %
  • Expertise et audit comptable, Commissaires aux comptes et Conseil en finance : 31 %
  • Autres secteurs : 35 %

Représentation des femmes par poste
L’analyse par type de poste révèle des disparités encore plus marquées :

  • Directeurs généraux et présidents :
    • Moins de 20 % des directeurs généraux, y compris adjoints ou délégués, sont des femmes.
    • Seulement 14 % des présidents sont des femmes.
  • Responsables corporate finance et BFI :
    • 18% des postes sont occupés par des femmes.
  • Responsables des investissements et des participations :
    • 24 % des responsables sont des femmes.

Les postes majoritairement féminins dans le domaine de la finance
La proportion de femmes, pour certains postes, est supérieure à celle des hommes :

  • Responsables juridiques : 65 %
  • Responsables communication : 70 %
  • Responsables ressources humaines : 70 %
  • Responsables marketing : 66 %

À l’international

Sur la scène internationale, les tendances varient. Les différences observées entre les pays peuvent être attribuées à une variété de facteurs, notamment les politiques publiques en matière d’égalité des genres, les pratiques culturelles et la sensibilisation à la diversité.

  • En Europe, bien que les femmes occupent 32 % des sièges de conseil d’administration, elles ne représentent que 17 % des postes de haute direction.
  • En Océanie, et particulièrement en Australie, les mesures d’équité ont permis une croissance notable de la représentation féminine dans les plus hautes sphères de la finance.
  • Aux États-Unis, bien que des progrès notables aient été réalisés, la représentation des femmes dans les postes décisionnaires en finance reste en deçà de 20 % dans de nombreuses entreprises de Wall Street.
  • En Suède et en Norvège, des politiques de quotas stricts ont été mises en place, garantissant une meilleure représentation des femmes et améliorant l’équité dans le processus de prise de décision.
  • Le Royaume-Uni, autre acteur majeur de la finance mondiale, montre également des signes de progrès avec des initiatives comme le « Women in Finance Charter, » qui encourage les entreprises financières à s’engager à atteindre des objectifs de parité.

 

Vers une féminisation du private equity

Le secteur du private equity, historiquement dominé par les hommes, connaît une évolution progressive en matière de parité. Grâce à des initiatives ciblées et une prise de conscience accrue des enjeux liés à la diversité, la représentation des femmes dans ce domaine commence à s’améliorer, bien que des défis subsistent.

Des effectifs en légère augmentation

Selon le baromètre Parité France Invest de juillet 2024, la part des femmes dans les sociétés de gestion de capital-investissement est en légère hausse. En 2023, elles représentaient 42 % des effectifs, soit une augmentation de 1 point par rapport à 2022. Cette croissance, bien que modeste, est le fruit d’efforts continus pour recruter et intégrer davantage de femmes dans le secteur.

Au sein des équipes d’investissement, la part des femmes a également légèrement augmenté, passant de 28 % en 2022 à 29 % en 2023. Depuis 2011, où elles ne représentaient que 17 % des effectifs, cette progression montre une tendance positive, bien que loin des objectifs de 40 % fixés pour 2030 par la Charte pour la Parité signée en 2020.

Recrutements féminins en progression

Le baromètre indique que la proportion de recrutements féminins au sein des équipes d’investissement s’élève à 41 % en 2023, soit 3 points de plus par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est particulièrement notable pour les postes les plus expérimentés. En effet, les recrutements de femmes aux postes d’associées ont augmenté de 4 points pour atteindre 38 %, tandis que ceux des membres du directoire ou du comité exécutif ont grimpé de 8 points, s’établissant à 39 %.

Cette dynamique est soutenue par un nombre stable de recrutements par rapport à 2022, avec 569 nouvelles recrues en 2023 contre 557 en 2022. Le léger tassement des recrutements chez les hommes (- 4,7 %) est compensé par une hausse chez les femmes (+ 2,2 %).

Présence féminine dans les instances de gouvernance

La féminisation progresse également dans les entreprises en portefeuille des sociétés de gestion. La part d’entreprises comptant des femmes dans leurs instances exécutives est passée de 47 % en 2021 à 60 % en 2023. Cependant, les femmes présidentes, directrices générales ou gérantes restent rares, avec une proportion stable de 12 %. De plus, dans 81 % des participations, la part des femmes dans les instances exécutives ne dépasse pas 30 %, un chiffre qui n’a que peu évolué depuis 2021.

 

Les principaux défis des femmes dans la finance

Si les signes de progrès sont encourageants, les défis restent nombreux. Les femmes se heurtent toujours à des plafonds de verre, particulièrement visibles dans les taux de promotion. En 2023, seules 32 % des promotions à des postes à responsabilité ont profité aux femmes. Dans les banques d’affaires, ce chiffre tombe à 17 %. Les fonctions de Directeur Général et de Président restent majoritairement masculines, avec seulement 14 % de présidentes.

Les principaux postes de haute direction, comme CEO, CFO ou COO, restent également largement inaccessibles pour les femmes, qui sont davantage présentes dans des rôles émergents tels que Chief Digital Officer ou Chief Diversity and Inclusion Officer.

 

Initiatives et bonnes pratiques pour renforcer la parité

France Invest, l’association des investisseurs pour la croissance, mène depuis 2019 de nombreuses actions pour promouvoir la parité dans le capital-investissement. Une étape majeure a été la signature de la Charte parité par 365 sociétés de gestion, représentant 82 % des adhérents de France Invest. Cette charte fixe des objectifs ambitieux, tels que 25 % de femmes à des postes seniors dans les équipes d’investissement et 30 % de femmes dans les comités de direction des participations d’ici à 2030.

Parmi les initiatives notables pour renforcer la parité et valoriser les femmes dans le secteur financier, les Grands Prix des Talents Féminins, dont Valtus, leader européen du management de transition, est partenaire. La prochaine édition de cet événement est prévue le 17 octobre 2024 ; elle vise à célébrer et à encourager les réalisations des femmes dans ce secteur.

Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans la féminisation du secteur financier, le chemin est encore long. La finance doit continuer à évoluer pour offrir des opportunités égales à tous, indépendamment du genre, et ainsi bénéficier de l’ensemble des talents disponibles. La présence des femmes décisionnaires dans la finance n’est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi de performance et de compétitivité pour les organisations du secteur.

 

Sources :

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