
Dans un contexte d’incertitude économique persistante, le Private Equity ne cesse d’évoluer vers une approche plus proactive et stratégique. Cette transformation ne se limite plus aux seules considérations financières : elle repose désormais sur une approche opérationnelle approfondie. Pour maximiser la valeur des entreprises en portefeuille et assurer des transformations efficaces, le management de transition tend à s’affirmer comme un levier clé. Celui-ci peut jouer un rôle décisif tout au long du cycle d’investissement : de la due diligence à l’exit, en passant par l’optimisation de la performance ou encore le post-merger integration.
Alignement des intérêts
Björn Henriksson, Group CEO, souligne que les fonds de Private Equity sollicitent de plus en plus les managers de transition lorsque leurs participations sont confrontées à des transformations majeures. Ces experts permettent d’aligner les intérêts des directions avec ceux des actionnaires, en identifiant les axes d’amélioration et en mettant en place les bonnes pratiques en matière de gouvernance, finances, marketing et opérations.
« Les gestionnaires de portefeuilles reconnaissent de plus en plus l’importance d’un leadership agile et expérimenté, surtout en période de transition et d’incertitude. Les dirigeants de transition apportent une expertise pointue et une vision stratégique, permettant de relever les challenges et d’accélérer la création de valeur au sein des entreprises soutenues par des fonds de private equity. »
Structuration et performance financière
Lionel Gouget, Partner, rappelle l’importance de structurer rapidement les fonctions clé dès l’entrée d’un fonds dans le capital d’une entreprise. Le management de transition permet d’accélérer cette structuration, garantissant un pilotage opérationnel et financier plus efficace.
« Dès la prise de participation, il est essentiel d’optimiser la gestion de la trésorerie, de structurer le reporting et d’identifier les leviers de performance qui impacteront directement l’EBITDA et le BFR. Un CFO de transition saura renforcer les structures financières pour répondre aux exigences de l’actionnariat actif. »
Face à une activité croissante des fonds de private equity dans le domaine du distressed M&A, l’enjeu ne se limite plus à l’optimisation, mais s’étend au retournement, visant à restaurer la rentabilité et à structurer un repositionnement stratégique.
Stabilisation et sécurisation des moments clés
Emmanuel Fretti, Partner, met l’accent sur l’impact persistant de la volatilité économique qui incite les fonds de private equity à rechercher des managers de transition capables de stabiliser rapidement les entreprises en portefeuille. Ces professionnels interviennent alors sur des sujets tels que la restructuration financière, l’optimisation des coûts ou encore la gestion de crise.
Dans le cadre de l’Exit Strategy, un manager de transition peut également être mandaté avant la revente pour optimiser les processus financiers, la performance opérationnelle, ou sécuriser un passage de relais fluide.
Enfin, pour bénéficier d’un regard neutre et expérimenté sur les opportunités et risques, les managers de transition sont parfois sollicités pour effectuer des due diligences opérationnelles.
« Le management de transition est de plus en plus perçu comme un outil stratégique par les fonds de private equity, non seulement pour gérer des situations de crise, mais aussi pour créer de la valeur durable dans leurs entreprises en portefeuille. »
Stratégies de création de la valeur
Pour Bertrand Falcotet, Partner, la visibilité limitée dans de nombreux secteurs complique les ajustements des valorisations entre cédants et acquéreurs. Cela entraîne un retard dans la conclusion de multiples transactions. Le millésime du fonds joue également un rôle crucial et peut exercer une pression considérable sur certaines équipes qui doivent investir ou lever des fonds dans des délais courts. Dans ce contexte, il devient de plus en plus difficile de générer un TRI de 20% chaque année sur une période de 20 ans.
« Il est indispensable d’apporter une réelle valeur ajoutée sur plusieurs axes : la gouvernance, la stratégie, la réalisation de build-up et la structuration de l’entreprise pour générer de la valeur durable. Le management de transition s’inscrit pleinement dans cette approche. »
La valeur ajoutée apportée par les fonds à leurs participations ne cesse de croître et devrait donc continuer à séduire les investisseurs institutionnels. Toutefois, avant de partager la valeur, il est crucial de la créer. Cela commence par le recrutement et la fidélisation des talents indispensables à la réussite de l’entreprise. L’attractivité et la fidélisation des talents restent des facteurs clés de succès, même dans un environnement économique tendu.
En 2025, le management de transition se positionne comme une solution agile et performante face aux enjeux actuels du private equity, permettant de s’adapter à un environnement incertain tout en renforçant la valeur à chaque phase du cycle d’investissement.