En 2023, les nombre de défaillances d’entreprises a augmenté de près de 36 % par rapport à l’année 2022. De manière croissante, cette tendance concerne des organisations de toutes tailles, les défauts d’entreprises employant au moins 100 salariés atteignant leur niveau le plus élevé depuis 20141.
La multiplication des difficultés et le ralentissement de l’activité observé dans certains secteurs tend à prendre une tournure structurelle. Pour continuer à prospérer dans un environnement incertain, la capacité d’anticipation des entreprises s’avère déterminante.
Aux origines de la permacrise
Dans un contexte où l’instabilité semble être devenue la règle, les crises se superposent plus qu’elles ne se succèdent. Ainsi, les causes des difficultés rencontrées par les entreprises résultent souvent d’une combinaison de plusieurs facteurs.
Mutations rapides et profondes
La transformation des business models traditionnels oblige de nombreuses organisations à se réinventer et à réaliser des investissements parfois très importants, susceptibles d’impacter temporairement ou durablement leur rentabilité. Cette réalité est particulièrement palpable dans le secteur de l’énergie, où la nécessité d’anticiper et de mettre en œuvre une transition du fossile vers d’autres sources se fait de plus en plus ressentir.
De manière plus globale, les organisations peinent parfois à s’adapter rapidement à l’évolution des tendances de consommation. Sensibilité accrue au prix et à l’origine des produits, explosion du marché mondial de la seconde main – estimé à 128 milliards d’euros2 -, appétence pour les innovations technologiques et services digitaux… Pour certaines PME et ETI, le virage à amorcer peut s’avérer considérable.
Multiplication des défis financiers
À la croisée de crises géopolitiques majeures, la hausse des prix/cours fragilise également la plupart des entreprises. Ainsi, 95 % des ETI sont affectées par l’augmentation des coûts de l’énergie et 82 % par ceux des matières premières3. Évidemment, les effets de l’inflation se font également sentir sur la consommation des particuliers, impactant ainsi sur les débouchés des entreprises.
À ce contexte inflationniste, s’ajoute un risque récurrent de pénuries, de difficultés d’approvisionnement et d’acheminement.
La fin des financements et aides publiques mises en place lors de la crise sanitaire contribuent elles aussi à déstabiliser les trésoreries. Ceci se combinant avec un renchérissement et un durcissement de l’accès au crédit. Fin 2023, 31 % des ETI faisaient part d’une situation de dégradation de leur trésorerie3.
Adapter les business models : un impératif crucial
Les secteurs du retail, de la sous-traitance automobile, de la construction (concentrant à lui seul près d’un quart des défaillances enregistrées en 20231) ou encore de l’immobilier sont touchés de plein fouet par les enjeux évoqués précédemment et doivent accélérer leur transformation pour préserver leur compétitivité. Et d’autres secteurs sont progressivement impactés : chimie, agro-alimentaire…
Fort heureusement, la capacité de retournement des entreprises reste impressionnante. En matière de gestion de crise, un changement de paradigme s’opère. De plus en plus, les dirigeants adoptent une approche proactive, privilégiant un accompagnement préventif plutôt que des solutions curatives. Ainsi, les probabilités d’issue positive sont grandement accrues.
Régulièrement, une structuration en amont peut suffire à lever les difficultés rencontrées. Il peut alors s’agir de repenser les business model, de réduire la voilure (réduction de coûts, ajustement des capacités de production, recentrage sur les activités core business), de surveiller et d’anticiper les indicateurs de court terme (trésorerie, BFR, KPIs opérationnels) ou encore d’entamer une recherche de financements alternatifs.
Lorsque la crise est déjà profondément enracinée, les marges de manœuvre sont plus limitées et la mise en œuvre de stratégies de retournement devient plus complexe.
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S’entourer pour affronter le gros temps
Chez Valtus, notre équipe dédiée aux situations de crise accompagne régulièrement les entreprises en difficulté, en France ou en Europe. Nous nous appuyons sur un vivier de Chief Restructuring Officers (CRO) aux compétences multisectorielles et multifonctionnelles. Nous sollicitons également l’expertise de DG, DRH ou CFO qui ont tous déjà fait face à plusieurs crises majeures.
Valtus est ainsi capable d’intervenir dans de multiples situations : carve out, retournement opérationnel et financier, prise de mandat social, reprise à la barre du tribunal, optimisation de la trésorerie, apaisement du climat social et éventuellement accompagnement lors des procédures amiables ou collectives…
En sollicitant le plus en amont possible des experts aguerris, les entreprises peuvent définir et mettre en œuvre les solutions les plus adaptées à leur situation.
L’anticipation, l’agilité et l’expérience de ces gestions de crise sont des atouts essentiels pour renouer avec la croissance. Malgré une conjoncture moins favorable, il semble parfaitement justifié de maintenir des perspectives optimistes.
1 Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T4 et bilan 2023, Altares
2 Etude Tripartie/Wavestone, 2024
3 Baromètre Palatine-METI du Financement des ETI, Décembre 2023