Désormais incontournable, la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) présente des enjeux autour de trois piliers : le pilier économique, le pilier social et le pilier environnemental. À charge aux dirigeants et à leurs équipes de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour contribuer au développement durable de leur entreprise, dans le respect et l’équilibre de ces trois piliers.
Depuis le 22 mai 2019, la RSE impose un cadre législatif et réglementaire qui prend en compte la responsabilité sociétale des entreprises. Cette date marque l’entrée en vigueur de la loi PACTE, suivie de nouvelles dispositions destinées à renforcer la RSE. Citons par exemple l’article 1833 du Code civil qui impose désormais à toutes les entreprises d’intégrer la considération des enjeux sociaux et environnementaux. En 2022, quelles que soient leur taille, leur forme sociale et la nature de leurs activités, toutes les entreprises, sans exception, sont concernées par la RSE.
Au-delà des aspects réglementaires et de communication financière, les directions financières font face à de nouveaux enjeux. Elles doivent désormais intégrer les critères RSE dans le modèle du pilotage de la performance. Dans cette optique, la direction financière a un rôle majeur à jouer et la dimension des responsabilités et missions du dirigeant financier est amenée à s’étendre. Les DAF devraient-ils être considérés comme les ambassadeurs de la RSE ?
Quel rôle les DAF jouent-ils en matière de RSE ?
Les corrélations entre les problématiques RSE et les enjeux des directions financières sont de plus en plus marquées. Dans l’actualité, l’exemple du projet de création d’un bonus-malus écologique sur les taxes et impôts – un exemple parmi tant d’autres – témoigne de ce fait. Autre exemple parlant : l’appel des grands patrons européens à se voir imposer des rémunérations conditionnées à de nouveaux critères climatiques. Dans un tel contexte, le rôle et l’implication de la direction financière dans la stratégie RSE de l’entreprise semblent être une évidence.
Si l’on s’intéresse de près aux activités régulières de la fonction finance, on observe que son implication dans la mesure et le pilotage de la performance RSE va crescendo. Une étude menée par PwC (Priorités 2022 des Directions financières) indique que les trois principaux domaines dans lesquels les directeurs administratifs et financiers anticipent une intégration de l’information extrafinancière sont : la mesure et le pilotage de la performance, la communication externe et le reporting réglementaire.
Dans les grands groupes, la gouvernance interne est révisée et les missions de reporting RSE passent progressivement des mains des équipes en charge du pilotage des sujets RSE vers les équipes finance. Là encore, il semble tout à fait évident que les DAF ont un rôle majeur à jouer en matière de RSE.
Pourquoi les DAF s’intéressent-ils à la RSE ?
Le DAF a une vue à long terme sur la politique d’investissement
Prendre en compte les objectifs RSE de l’entreprise, c’est faire preuve d’une vision à long terme en matière d’investissements. Le DAF a toutes les cartes en main pour visualiser la valeur à retirer à court, moyen et long terme, des investissements liés à la stratégie RSE de son entreprise, donc l’impact de l’engagement RSE sur les résultats.
La valorisation des entreprises tient compte des critères RSE
Aujourd’hui, les critères RSE ont un poids dans la valorisation des entreprises. L’exemple des green bonds (littéralement, « les obligations vertes », également appelées « obligations environnementales »), qui permettent aux entreprises et aux entités publiques de financer leurs projets environnementaux, illustre ceci. À titre d’exemple, mentionnons le choix des acteurs de l’immobilier comme Nexity, habitués à émettre de green bonds en complément des financements traditionnels.
La volonté d’intégrer le sujet RSE aux décisions financières et extra-financières
Les déclarations d’intention des entreprises liées à la « sustainability » se font de plus en plus nombreuses. Elles sont appuyées par des outils de mesure (indicateurs, matrices, KPI…), mis en place par les dirigeants et les équipes financières afin de rendre compte de la mesure de leurs efforts envers l’Homme et la Nature.
Les mesures n’étant pas harmonisées à l’échelle nationale, européenne ou mondiale, il existe des divergences dans les notations entre les pays. Néanmoins, la France fait figure de référence en la matière : une preuve que les DAF s’approprient le sujet de la RSE avec une véritable intention de l’intégrer aux décisions financières et extra-financières.
L’anticipation des obligations comptables de demain ?
Il n’est pas exclu que l’impact d’une stratégie RSE, dans la mesure où il inclut des éléments de mesure précis autour d’objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux, fasse partie des bilans comptables de demain. Si les critères ESG sont essentiellement extra-financiers, les DAF s’accordent à dire que « le reporting extra-financier doit être industrialisé avec la même rigueur que le reporting financier [KB2] ». L’étude de PwC France et Maghreb et l’Association Nationale des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion (DFCC) (Priorités 2022 des Directions financières) indique que neuf DAF sur dix pensent que la communication extrafinancière atteindra les critères de qualité, de robustesse et d’auditabilité d’ici à 2025.
Quels DAF pour assumer le rôle d’ambassadeurs de la RSE ?
Si les grands groupes ont pris conscience de la mesure, de la comparaison et du besoin de reporting liés à la RSE en mobilisant leur directeur administratif et financier sur le sujet, bon nombre d’entreprises de taille plus modeste doivent envisager de faire appel à des compétences externes pour répondre à leurs besoins.
Immédiatement opérationnel, un DAF de transition expérimenté peut se révéler une excellente solution pour aider l’entreprise à mieux appréhender les notions RSE, en incorporant notamment des KPIs non financiers dans la comptabilité et le contrôle de gestion. Cette solution permet également de faire évoluer la fonction du DAF vers ce qu’elle est amenée à devenir au cours des prochaines années.
Au vu de l’évolution des enjeux pour les entreprises à l’échelle nationale et internationale, les enjeux environnementaux et sociaux font aujourd’hui partie intégrante de leur business model. Pour les DAF, ce sont autant de nouveaux risques à gérer et de nouveaux aspects qui s’ajoutent à leurs responsabilités et à leurs missions. En se positionnant comme ambassadeurs de la RSE, les directeurs administratifs et financiers réconcilient l’entreprise avec son avenir, celui de la société et des parties prenantes. En s’emparant des sujets RSE, en élargissant le spectre de leur activité au-delà des ratios financiers et de gestion conventionnels, les DAF offrent à leur entreprise, les conditions nécessaires à leur transformation.